Accident heureux et sus à la bagnole !

Et voilà encore une moto de bousillée à cause d'un chauffard. Dans la nuit de samedi à dimanche, entre le 15 et le 16 septembre vers 00h30, encore un trou du cul qui se prend pour un caïd de la route.
Il est à peu près minuit et des poussières lorsque je quitte le domicile d'un ami chez qui j'ai passé une partie de la soirée. Je monte sur mon chopper et roule en direction de chez moi. La trajet étant d'à peine de quelques kilomètres, quelques minutes après mon départ, j'arrive au dernier rond-point à franchir, celui qui se trouve à deux-cent mètres de ma tanière. Je ralentis, j'observe, et je m'engage dans ce que j'ai toujours considéré comme une "place de sang". En m'engageant, je peux distinguer sur la droite une voiture qui arrive sur le tronçon encore à quatre-vingt km/heure, et je commence à me méfier. Cette même méfiance qui m'a déjà sauvé tant de fois dans un rond-point. Je le vois ralentir, il m'a vu, j'en suis certain, aucun doute possible ; la méfiance se dissipe. La place de sang est très bien éclairée, mes feux sont en ordre, la décélération de la voiture, seul un assassin peut me percuter dans de telles conditions.
Pourtant, c'est le choc. Je vois la route puis le ciel, des flous de lumières. Je retombe sur le dos, ma tête heurte la route. Je reste hébété quelques secondes, allongé sur le dos au milieu du rond-point. Je tente de bouger les bras, tout va bien, je tente de déterminer si ma nuque va bien, elle aussi m'a l'air en état. Je fais ce qu'il ne faut pas faire, mais le besoin de sentir l'air sur mon visage devient trop insupportable alors j'enlève mon casque. Je regarde ma moto retournée, les indicateurs de direction enclenchés pour annoncer ma sortie du rond-point ; je constate qu'elle se situe à plusieurs mètres de mon corps. La douleur dans le bas du dos est difficilement supportable alors je tente de remuer les pieds et les jambes. Après avoir effectué quelques mouvements, je sais que je n'aurais aucune séquelle, même si je ne peux pas me relever. Un chopper qui passait par là s'arrête, c'est un médecin qui le pilote. Il me vient en aide. Il demande au chauffard et aux pétasses qui l'accompagnent qui, étonnement, ce sont arrêtés, si la police a été appelée. Ils disent qu'ils n'ont appelé que l'ambulance.
Je tiens à souligner pourquoi, j'appelle ces filles des pétasses avant de continuer. Alors que je gis à terre, l'une d'elle me demande si c'est vraiment nécessaire qu'ils appellent l'ambulance, et à un moment, je ne sais plus quand, affirme à son chauffard d'ami qu'il suffit de faire un arrangement à l'amiable afin qu'il n'ait pas de soucis. Par la suite, l'ambulance me prend en charge, et m'immobilise entièrement, y compris la tête. Ceci me fait ronchonner un peu, mais bon, les experts, ce sont eux, pas moi. J'arrive à l'hôpital et deux heures plus tard, je peux en ressortir. Je suis bien amoché, je me déplace très lentement, certaines douleurs sont effroyables mais je sais que ce n'est qu'une question de temps et que dans quelques jours, je serais entièrement guéri.
Quant à l'assassin, je ne sais pas si il était ivre ou non. Je sais juste qu'il m'a dit qu'il ne m'avait pas vu. Comment n'aurait-on pas pu me voir ? Ivresse ? Fatigue ? Manque d'attention pour diverses raisons ? Ce qui est sûr, c'est que conduire sans être attentif et concentré, c'est la preuve que la personne qui prend la route est un assassin en puissance, un tueur qui cherche délibérément à occire quelqu'un sur la route ou pire encore, l'estropier à vie.
N'oubliez pas que la prudence est de mise sur la route et que même en étant très, très prudent, le risque zéro n'existe pas. Je ne suis pas un champion de circuit ou autre mais ce qui est sûr, c'est que si je n'ai pas réussi à éviter cet accident, peu de monde y serait arrivé. N'oubliez pas que ce n'est pas parce que l'on fait un trajet très court que l'on peut se dispenser d'équipement. J'ai la chance d'être indemne mais si je n'avais pas été équipé, cela n'aurait certainement pas été le cas...