La parenthèse à Fred - Bien-être et bienêtre, l’entente cordiale

‘’- le plaisir que les motards éprouvent à piloter leur machine serait préjudiciable à la sécurité
- l'ampleur de l'accidentalité grave des motocyclistes en Suisse appelle à elle seule des mesures urgentes
- il faudrait équiper les motos de feux clignotants et de catadioptres latéraux, installer des enregistreurs de données pour traquer la vitesse du véhicule, lier les primes d'assurance à la puissance des moteurs, intensifier les contrôles de police, etc...’’
 
Bon, à moi !
 
Le plaisir, ce fichu poison nous tuera tous, bien certainement. Je me demande pourquoi l’ordre si puissant des choses de l’univers n’a tout simplement pas imaginé que nous, les humanoïdes, dotés de conscience, mettrions un point d’honneur à saloper son méticuleux travail.
 
Pourquoi en effet prendre du plaisir à traverser l’absurdité de l’existence alors que tout était prévu à l’origine pour que la vie sous toutes ses formes connues , se déroule, se transforme, dans le bonheur minéral et sidérant de l’attente éternelle.
 
Toutes les religions et toutes les politiques ont tenté, par d’extravagants programmes
(– rééducations?) socio-éducatifs,  de faire taire la vie émotionnelle qui nous caractérise, au motif premier que nous n’étions pas prêt à tenir les rennes de notre existence, représentant pour nous même et pour notre communauté un danger de désagrégation prévisible…
 
Déjà je note, amer, la panse gonflée de flatulence rageuse, que nous devons partager la planète en deux morceaux de pastèques: une chouette tranche ensoleillée pour ceux qui savent et se tiennent à carreau et un vaste terrain vague pour les énervés du bocal qui peinent à comprendre que la moto c’est pas beau, c’est pas bien et que si en plus ça donne du plaisir, ça donnera inévitablement de l’appétit et bientôt, par la faute des bikers et bien on aura plus rien à bouffer…
 
Le Grand Tout de l’univers n’avait à l’évidence pas envisagé que de petites particules biochimiques s’abandonneraient un jour de désobéissance géniale, à la révolte séparatiste, à la rébellion inique et définitive.
Mes amis c’est ainsi que naquirent les Bonobos, fabuleux exemple d’intelligence sociale, mes maîtres en pensée. En effet qui mieux qu’eux sait déposer le plaisir sur l’hôtel de la foi ? Mes cousins poilus des fesses déconnectent ainsi la stricte utilité de la reproduction de la franche rigolade. Il en va de même pour la moto, seul le bonheur de piloter compte, le déplacement vectoriel est un détail.
 
Mais je reviens peinard vers le sujet qui me donne envie de manger des biscottes et des queues d’épinards.
 
Des gars bien nés, dotés d’une solide inclination pour la frigidité, des gars comme j’aime, viennent de découvrir que, je cite : le plaisir que les motards éprouvent à piloter leur machine serait préjudiciable à la sécurité.
 
Solennellement je leur réponds.
 
Oui, messieurs, je suis coupable de savourer sans la moindre retenue un intolérable et délicieux orgasme lorsque je monte mon moteur comme un facétieux bonobos, oui j’aime aussi manger comme un lion, n’en déplaise à la prévention de l’obésité, du diabète, du cœur qui flanche. Oui j’aime faire l’amour malgré les MST, oui j’aime aussi sauter en parachute attaché à mon destin ou plonger, envahi d’azote, narcosé  comme un cow-boy, oui bordel j’aime vraiment tout cela.
 
Messieurs, savez vous que votre lecture de la moto a un petit podium de retard ?
Si on ne vous sollicitait officiellement en rien, faute de compétence avérée, cela serait amusant.
Le motard ‘’Classic’’de nos jours n’est plus l’énervé de l’essorage qui courait sur les routes.
Les machines sportives sont devenues d’encombrants vestiges, que quelques courageux et c’est étrange, souvent des néophytes, tentent encore de maitriser dans un monde qui ne laisse plus de temps pour passer la seconde.
D’ailleurs les vrais pilotes d’exclusives n’ont plus le bout de la chaussure gauche barré d’un sillon noir, la brillance de leur soulier trahi une sincère repentance.
 
Rouler. Oui nous roulons, sur des machines infiniment moins dangereuses que vos fantasmes, bien plus tolérantes que votre laborieuse pensée. Oui nous roulons dans le son d’un beau moteur, les épaules dans un cuir plus ensoleillé que les catadioptres qui illuminent vos effrayants reflets Orwelliens.
 
Je roule attentif et dans l’observation des limites de vitesse. Le soir je mange varié, je bois bon et bien, je pratique mes sports sérieusement, avec tact. La vie, c’est unique les gars, je le sais, nous savons tous cela. Et comme je suis sérieux, je suis fidèle et si jamais, le latex vaut bien un bon casque.
 
Primo, obtenir le permis moto devrait être LA condition sinequanone pour piloter.
Le postulat ne suffit évidemment pas et sortir d’une concession avec un engin sans savoir ou se place la clef de contact est coupablement imbécile. Tous les jours je constate effaré, l’approximation périlleuse du pilotage de certains inconscients en  ‘’L’’,  légalement autorisés à s’approcher du trépas. 
 
Et la je dis : toi l’Etat tu es responsable de ce grand bordel.
 
Notre climat ne permet pas de rouler toute l’année, une petite cession de refresh avant la saison ferait le plus grand bien à nombre d’entre nous, qui de toute évidence ne sont plus du tout à leur affaire.
Quand à nos amis automobilistes, il serait nécessaire de les sensibiliser aux motocyclistes. La responsabilité des graves accidents est l’œuvre du déni de l’autre.
 
Le BPA a besoin d’idées ?? J’en ai à la pelle. Par contre pour soigner l’égarement totalitaire il faut consulter un bon psy, et là ce n’est pas gagné.
 
Bref, comme disait Pepin….
 
 
 
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à lire également : 
 
La parenthèse à Fred #4 - Le moteur, une révolution ?
 
La parenthèse à Fred #3 - 120 max sur autoroute en Suisse
 
La parenthèse à Fred #2 - BROUGH-SUPERIOR
 
La parenthèse à Fred #1 - La Galaxie moto

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