La parenthèse à Fred - Le moteur, une révolution ?

Malgré les nouvelles peu rassurantes qui se répandent dans la presse idoine sous la tutelle du ministère des sols, j’ai tout de même acheté une sacrée Tritox poussée par un 33 KWh infernal.

J’en ai profité pour l’équiper d’un power tank. Désormais je rallie Florence en 3h30, pour un peu plus de 3 Francs, Félicie adore, nous sommes tous les weekends chez ses parents. En cette période de l’année le ciel est magnifique, le soleil dessine de chouettes rayons lumineux qui reforment sans cesse les courbes des collines de Toscane, une féérie. Pendant que ma passagère me chuchote doucement sa joie au creux de l’oreille, je me concentre sur la trajectoire, gauche rapide puis longue ligne droite qui accueille toute la puissance du bloc au plomb.

L’astuce de cette marque mythique est d’avoir intégré un lithium, qui ne se trouve qu’en Bolivie, au sulfate qui pourvoit normalement les turbines au plomb des brelons.

Et là, je peux vous dire que je détiens ce qui se fait de mieux aujourd’hui.

Toute la machine se reprogramme chaque millième de seconde, rendant impossible toute initiative, une joie inimaginable enfin à la porté de chacun... ou presque, vu les foutus milliers de BitCoin de coût de location sur 10 ans.

Inconcevable donc de freiner trop tard, ou d’accélérer à l’aveugle vu que le méca-cerveau est en permanence connecté au bornes d’apports infos qui longent les chemins de ce paradis terrestre. Plus besoin de réfléchir, la science me donne tant et tant, j’exulte de laisser mon cash-crédit liberté s’exprimer au guidon de cette merveille.

Seul et insignifiant désagrément, ma passagère dispute au vent une certaine tranquillité. Impossible d’ignorer ses commentaires enjoués. Tout ce silence qui siffle légèrement : - j’adore les oxymores, m’oblige à rester interconnecté avec mon passager, mieux vaut un sac de voyage qu’une pipelette trop heureuse pour enquiller les bornes.

Savez-vous que depuis 10 ans les sols du monde entier sont ravagés par l’acidité létale des fluides qui s’échappent des blocs électriques périmés et enterrés dans les zones d’oublis? Des espaces immenses ont été décrétés territoires inactifs. Impossible d’envisager y planter un palmier ou des carottes rappées avant des milliers d’années et évidemment des millions de sujets humains ont été déplacés vers nos espaces.

C’est chiant.

J’ai encore croisé un engin qui, dit-on, serait l’avenir de la moto. J’en suis resté transi de stupeur. Seules quelques littératures ultra spécialisées évoquent cette nouvelle ingénierie. Il paraît que les industriels peuvent aujourd’hui extraire des profondeurs de la terre et synthétiser, une nouvelle forme d’énergie fossile qui pourrait favorablement soulager nos inquiétudes environnementales.

Encore un mauvais coup de ces foutus écolos, ils nous cassent les noix avec l’état du sol, qu’on me laisse ma bécane et ma joie, je paye pour ça moi. Après tout il reste encore des endroits pour stocker les batteries non ? J’ai tout de même commencé à me renseigner sur ces mécaniques d’un genre nouveau, c’est effrayant. Il paraît que la turbine laisse sa place à une forme ingrate composée de matériaux métallique qui en fonction ‘’ON’’ palpite l’enfer et dont le nom technique serait ‘’moteur‘’. Il paraît aussi que son carburant serait un liquide malodorant que l’on verserait dans un accessoire posté sur le cadre, une sorte de tonneau et qui circulerait à travers le monstre. N’importe quoi ! Nous serions donc obligés de rouler avec cette puanteur dans les narines, accrochés comme des bagnards à des guidons, qui dit-on, brisent les poignets des plus solides tant l’engin se débat.

Le pire serait le vacarme hallucinant provoqué par l’expulsion d’un gaz immonde à travers des tubes chauffés à blanc et placés sous les fesses du passager.

Remarquez, Félicie me foutrait enfin la paix, je ne supporte plus de rouler enlacé par cette crécelle.

Je suis respectueux de la planète mais la perspective de rouler avec ce ’moteur’, arghhhh, c’est trop périlleux pour mes muscles, j’ai claqué beaucoup de fric pour des soins de santé anticipés, « qui veut aller loin, ménage sa monture » - disait mon père.

De toute façon... ici, il est interdit d’enfouir les batteries, on traite ça en Afrique, près des centrales nucléaires, alors je m’en fiche, je roule électrique, mes gosses peut être, s’ils n’ont pas le choix, mais moi...

_________________
à lire également : 

La parenthèse à Fred #3 - 120 max sur autoroute en Suisse

La parenthèse à Fred #2 - BROUGH-SUPERIOR

La parenthèse à Fred #1 - La Galaxie moto

______________________

-10% sur tout l'assortiment chez Calytoé avec la carte avantages motardS.ch